LA BLOCKCHAIN : UNE TECHNOLOGIE SUR LAQUELLE IL FAUT COMPTER

LA BLOCKCHAIN : UNE TECHNOLOGIE SUR LAQUELLE IL FAUT COMPTER

  • Abdoulaye Diop, Sabir Abbaoui et Amine Haddadi
  • Published: 13 June 2019

 

Depuis sa création en 2008 par le japonais Satoshi avec le Bitcoin, la blockchain et ses usages n’ont cessé d’évoluer. Une blockchain est un système de stockage et d’échange de données décentralisé dans lequel les opérations sont validées et contrôlées par les membres. Plusieurs cas d’usages exploitant au mieux les caractéristiques de cette technologie dans les domaines des activités de marchés, du trade finance et du KYC ont été identifiés. Néanmoins, il faut avoir conscience que leur utilisation fait apparaître de nouvelles questions en termes de responsabilité et de supervision. A ce jour, beaucoup de POC (Proof of Concept) prometteurs ont été réalisés, toutefois les mises en en production restent limitées.

Les principaux acteurs bancaires internationaux travaillent aujourd’hui sur des projets liés à la blockchain mais leurs stratégies sont différentes. Certaines font le pari de l’acquisition de regtechs prometteuses alors que d’autres nouent des partenariats. Récemment, JP Morgan et Facebook ont communiqué sur leurs projets de crypto actif et donc en lien avec la blockchain. Concernant le coût de mise en œuvre de tels projets, tout dépend du problème que l’on souhaite résoudre. Cela peut varier s’il s’agit d’un POC ou d’un projet incluant une vingtaine de banques (de quelques dizaines de milliers d’euros à plusieurs millions). L’adoption de cette technologie aura un impact certain sur les métiers concernés et les règlementations prendront un certain temps pour s’appliquer. Il faudra très vraisemblablement encore attendre quelques années avant que la technologie ne soit répandue.

Lors de notre workshop du 6 juin 2019 au Palais Brongniart, nous avons exploré les utilisations de la blockchain pour le KYC. Cela intéresse grandement les banques qui doivent se mettre en conformité face à leurs obligations KYC. Liés à plusieurs réglementations, les processus sont particulièrement chronophages à mettre en œuvre, souvent répétitifs et dupliqués en fonction de l’organisation de la structure. Cela représente donc un défi de taille. Afin de ne pas tomber sous le couperet des sanctions financières du régulateur et d’éviter de voir leur réputation entachée, les banques doivent réfléchir en profondeur à leur organisation afin d’adopter les processus les plus adaptés. Le choix de la technologie employée est également crucial. Dans le cadre de ces réflexions, la blockchain constitue une réponse pertinente. Elle permet, en effet, aux établissements bancaires d’alléger et de simplifier les processus KYC, d’améliorer la gestion des données et leur sécurité. Ainsi, nous voyons émerger des fintechs innovantes telles Stratumn et Cambridge Blockchain, dédiées aux problématiques de KYC pour les banques qui, de leurs côtés, attendent des solutions d’un point de vue technologique et opérationnel.